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Huahine, île enchanteresse, que c’est dur de te quitter !

Huahine est souvent surnommée « Huahine la sauvage ou l’authentique », un surnom qui lui vient d’une ambiance particulière, du calme et de la tranquillité de son atmosphère ainsi que de la luxuriance de sa végétation. Elle a su garder son authenticité car le tourisme s’y est développé à une échelle relativement modeste. Dénuée de grandes structures et relativement peu habitée (6075 habitants en 2017), Huahine est préservée et elle séduit par son lagon féérique, ses superbes plages vierges de sable blanc, ses montagnes élégantes et mystérieuses ainsi que ses vestiges archéologiques. Huahine signifie « sexe de la femme » ou « femme enceinte » car sur la ligne des crêtes des montagnes, on distingue la silhouette d’une femme enceinte allongée.


La silouette de la femme enceinte

Située à 170 km de Tahiti, elle se compose de deux îles : Huahine Nui (grand Huahine) et Huahine iti (petit Huahine). Les deux îles sont séparées par la baie de Maroe et reliée par un pont. Le tour de la petite île fait 35 km et de la grande 60 km. Une barrière de corail ceinture l’ensemble et abrite aussi de nombreux motus.



Nous avons quitté Moorea pour un peu plus de vingt heures d’une belle navigation au vent de travers. A l’approche de l’île, freinés par le courant et le vent de face, le moteur est enclenché pour les derniers milles nautiques. Nous franchissons la passe et tentons de mouiller devant le village de Fare mais l’ancre ne prend pas. Les fonds sont de mauvaise tenue et tous les corps morts sont déjà occupés. Nous tentons notre chance plus loin sur le platier où nous trouvons un corps mort de libre. Ils sont gratuits, bien entretenu et mis à disposition par la commune. Vagabond flotte dans une piscine d’eau turquoise de deux mètres de profondeur, une raie léopard déploie ses ailes telle un oiseau et fait des ronds autour du bateau, trop beau !



Fare, le « chef-lieu » de l’île est un charmant petit village composé de seulement deux rues. Les habitants se retrouvent sur l’allée qui longe le front de mer, le marché aux fruits et légumes s’anime dès l’aube. Il faut goûter aux melons et pastèques cultivés sur l’île, ils sont délicieux ! Le magasin super U est très bien achalandé, on y trouve tout ce dont on a besoin. En fin de journée, nous profitons du happy-hour sur la terrasse du restaurant du Yacht Club. 300 Cfp la pinte de bière (un peu plus de 2,5 euros), c’est la moins chère qu’on a pu trouver jusqu’à présent en Polynésie ! Quand on vit sans frigo, une bière fraiche cela vaut de l’or ! Juste au bord du lagon, on rêvasse face à la baie en admirant la silhouette de la femme enceinte et des couchers de soleil chaque jour différent.



Nous louons un scooter pour découvrir le tour de l’île.



Au petit village de Faie, les anguilles sacrées aux yeux bleus dont le gabarit est impressionnant (1 à 2 mètres) ondulent dans la rivière peu profonde entre les racines des châtaigniers. Elles attendent qu’on les nourrisse, nous avons oublié la boîte de maquereaux. Il parait que les enfants aiment jouer avec ces bestioles inoffensives, mais je n’ai tout de même pas envie de tremper mes pieds dans l’eau…



Lors de la visite d’une vanilleraie, on nous explique le très long procédé pour obtenir une gousse, voilà pourquoi la vanille est si onéreuse ! L’achat de plusieurs paquets plombe notre budget, mais la sauce vanille c’est excellent !!! Je vous livre la recette très simple :

- Faire revenir une échalote dans du beurre

- On peut déglacer avec un peu de vin blanc mais je ne le fais pas car ici le vin blanc est bien trop cher !

- Ajouter une gousse de vanille et de la crème fraiche

- Sel et poivre

- Passer la sauce au tamis avant de servir

A déguster sans modération avec du poisson ou de la viande, c’est un régal ! Vous m’en direz des nouvelles ?



Un bateau nous emmène visiter une petite ferme perlière et là aussi on comprend pourquoi c’est si cher ! Sauf qu’on ne cédera pas à la tentation, c’est vraiment hors de prix !



Au point de vue du Belvédère, deux adorables petits chatons abandonnés miaulent, réclament des câlins puis grimpent sur mes genoux. Difficile et tellement triste de les laisser, toutefois on ne peut pas les embarquer sur notre scooter et encore moins à bord du bateau (dommage). Que faire ? Soudain, un jeune homme apparaît en marchant suivi d’un chaton qu’il a sauvé du haut d’un arbre. Il va redescendre au village et tenter de trouver une voiture pour venir chercher les autres petits chats. Ici, les animaux ne sont pas stérilisés et, triste réalité, les chatons et chiots abandonnés sont nombreux… (Bon à savoir, il existe un page Facebook : SOS Huahine animara pour l’adoption des animaux abandonnés)


Le point de vue du Belvédère

Une journée pluvieuse, nous profitons pour faire un tour à la distillerie, c’est un des incontournables de Huahine. La dégustation de liqueurs et eaux de vie aux goût de fruits exotiques est généreuse jusqu’à en avoir la tête qui tourne et l’envie d’acheter le rayon tout entier. Un seul souci, les bouteilles se boivent comme du sirop et se vident trop vite !



D’après le guide du Lonely Planet, Huahine se visite en trois jours. Pour tout ce qu’il y a à voir et à faire, il ne faut en effet pas beaucoup de temps, mais pour tout ce qu’il y a à vivre, il en faudra beaucoup plus ! La mystique Huahine est envoûtante, plus on y passe du temps, plus on tombe sous son charme et moins on a envie d’en repartir.


Après une semaine au mouillage de Fare, nous rejoignons Hana Iti à 4,5 milles nautiques en naviguant dans le lagon.


Hana iti a longtemps appartenu au chanteur Julio Inglesias avant qu’un entrepreneur américain rachète le domaine en 1990 et crée « Hana Iti », un hôtel luxueux et singulier, connu dans le monde entier, 26 bungalows de grand luxe construits dans les arbres de cette colline paradisiaque, offrant une vue éblouissante sur un lagon parfait. Il fut un des plus prestigieux hôtels de Polynésie Française jusqu’à ce qu’en 1998, un cyclone vint tout balayer en quelques heures. Aujourd’hui, il ne reste rien ou presque rien des vestiges de l’hôtel, la nature a repris ses droits. Le site est resté préservé, il est accessible en bateau ou par une marche d’environ 30 minutes sur un sentier à travers la jungle. J’ai bien peur que dans quelques années, un richissime acheteur construira à nouveau un projet de fou car l’extraordinaire beauté du lieu continue à fasciner les visiteurs de passage et séduit également les réalisateurs de films. En 2000, le film « Le Prince du Pacifique » avec Thierry Lhermitte, Patrick Timsit et Marie Trintignant a été tourné à Hana Iti.



Aujourd’hui, c’est la journée des charters, Dream Yacht et compagnie, nous comptons onze catamarans au mouillage ! Il faut dire que c’est encore les vacances de la Toussaint. Notre ancre est jetée un peu plus loin en direction du récif, dans l’étendue d’eau turquoise. Les fonds remontent rapidement et le sondeur indique à peine 50 cm sous la quille. Les bateaux charters ne s’attardent jamais longtemps, quelques heures plus tard, nous ne sommes plus que trois voiliers voyageurs.


Devant la plage, il y a cinq corps morts gratuit et bien entretenu. Il est interdit de jeter l’ancre pour protéger les coraux. Les pêcheurs se fâchent quand un voilier vient tout casser avec son ancre et sa chaine car qui dit mort des coraux dit plus de poissons. En discutant avec les locaux, on est surpris de constater que beaucoup de bateaux n’ont malheureusement aucun respect… Un corps mort se libère et nous sommes maintenant juste devant la plage immaculée de blanc qu’on ne se lasse pas d’admirer. On voit de moins en moins de catamarans charters et de moins en moins de voiliers voyageurs. Souvent, nous sommes seul à jouer les robinsonnades dans cet endroit idyllique.



Siki est le gardien de la plage. Il s’occupe de la propreté des lieux et la régulation de l’utilisation des corps mort au mouillage, ce dont il est tout fier. Il habite un village un peu plus loin et chaque matin, il arrive sur sa pirogue à balancier. J’essaye son « Va’a » (pirogue), c’est magique de glisser sur l’eau, je me laisse emporter par la vitesse et bien sûr, bêtement je chavire ! Je prends d’autant plus du plaisir parce que mon stand up paddle est foutu. Il a explosé dès qu’on a voulu le gonfler pour la première fois de cette saison (l’insert de pied de mât s’est décollé), impossible à réparer. Pour moi, le paddle c’est une passion et c’est en quelque sorte ma « voiture » pour me rendre à terre, car il faut avouer que je ne suis toujours pas très motivée à apprendre à utiliser notre annexe et son petit moteur, alors tant pis, j’irai à la nage.



Siki propose des activités comme la création de bijoux en coquillages et la préparation du fameux pain coco. Les noix de coco sont râpées et la pulpe est ensuite pressée dans un tissu pour en extraire le lait que l’on mélange à de la farine et levure. Les petites boules de pain sont enrobées dans des feuilles que l’on met cuire sur les braises. A consommer sans modération mais attention, c’est très bourratif !



Souvent, des locaux et des touristes viennent profiter de la plage. Invités par Siki à découvrir le fameux pain coco, les voyageurs tombés sous le charme de cet endroit s’attardent et reviennent les jours suivant. La plage a le pouvoir de faciliter les rencontres. Et puis, on passe du temps à écouter les histoires de Siki. Il faut dire que c’est un sacré personnage qui contribue à la magie de cet endroit. Siki parle beaucoup et il apprécie la présence des femmes tout particulièrement. Il nous explique le « mana », l’énergie présente sur ce lieu. C’est vrai qu’il y a quelque chose de particulier et d’indéfinissable qui se dégage de cet endroit…


Le cochon sauvage fait partie du décor, il amuse les touristes, il les suit jusque dans l’eau ! Lorsqu’il devient trop insistant, il faut l’éloigner à l’aide d’un bâton. Un jour, un vacancier joue avec lui comme si c’était un gros chien tout gentil, on l’avait pourtant prévenu qu’il ne fallait pas s’amuser avec le cochon ! Arriva ce qu’il devait arriver, un coup de dent qui laissa une vilaine plaie au niveau du bras. Vite au bateau chercher du matériel pour procurer les premiers soins avant que le gars se rende au dispensaire du village pour sept points de suture, il a eu de la chance dans son malheur !



Le 3 novembre, le soleil décline à l’horizon derrière l’île de Raiatea. Le ciel s’enflamme dans des couleurs orangées et rougeâtres. La nuit tombe comme un rideau à la fin du plus beau des spectacles. Des chants polynésiens accompagnés de ukulélés résonnent du haut de la colline, j’en ai les frissons tellement c’est beau ! La lune s’est levée. Ce soir, une étoile de plus brille dans le ciel, ma très chère grand maman vient de s’en aller… Je pense qu’elle me regarde de là-haut tout en admirant ce petit coin de paradis sauvage et authentique. Elle qui aimait tant recevoir des cartes postales, aujourd’hui je lui dédie la plus belle !



Au sujet du deuil, une chose nous surprend, à Huahine, les défunts sont enterrés devant leur maison, il n’y a pas de cimetières communs. Certaines tombes sont carrelées, d’autres recouverte d’un toit, décorées de fleurs, de coquillages et de multiples photos, un lieu de recueillement, comme une petite chapelle en mémoire du défunt. Les familles nombreuses ont intérêt à avoir un grand jardin ! Quelques habitations ont carrément une allée de tombes fleuries juste devant la porte de la maison ! Ici, pas de crémation, ce n’est pas dans les traditions.


Une maisonnette en guise de tombe

Retour au village de Fare pour nous débarrasser de nos poubelles, pour acheter quelques produits frais et pour nous connecter à Internet histoire de prendre des nouvelles du monde. On s’installe devant le bâtiment de la mairie pour profiter du wifi gratuit, quelques bandes de jeunes en profitent comme nous. La bonne nouvelle, Trump n’a pas été réélu, la mauvaise nouvelle, le covid fait toujours autant parler de lui et la Polynésie est très touchée. A Tahiti et Moorea, un couvre-feu de 21h à 4h été instauré. Pour l’instant, le gouvernement fait tout pour éviter un confinement qui serait une catastrophe économique et sociale. Par contre, il y a une rumeur comme quoi ils vont à nouveau interdire la vente d’alcool, histoire d’éviter les contaminations lors des rassemblements festifs. Alors, vite ! En prévision, on fait un grand stock !



De belles surprises nous attendent. Nous retrouvons Lionel et Yamilé à bord du voilier « Le Rebelle ». On s’était rencontré aux îles San Blas il y a deux ans. Nous fêtons nos retrouvailles et nous avons beaucoup d’histoires captivantes à nous raconter ! Nous dégustons les meilleurs spares ribs qu’on n’est pas prêt d’oublier ! Tout comme le rhum incroyablement délicieux ! Merci les amis !



Nous retrouvons également Philippe et Chantal, nous nous suivons depuis les îles Grenadines. Parfois, il arrive que l’on passe des semaines sans faire de rencontres et la vie sociale commence à nous manquer. Il faut aimer la solitude dans cette vie d’itinérance perpétuelle. Les rencontres sont toujours passionnantes mais malheureusement souvent éphémères. Chacun reprend sa route. Néanmoins, le monde est petit pour qui en fait le tour, lorsque le sillage des bateaux amis se croise à nouveau, c’est à chaque fois des instants de pur bonheur ! Les discussions vont directement à l’essentiel, parce qu’on partage les mêmes valeurs et parce qu’on n’a pas le temps pour des futilités.


La saison des pluies approche. Il tombe des cordes pendant plusieurs jours. Le tonnerre gronde et des flashs éclatent dans le ciel, rien à voir avec les orages du Panama mais tout de même, c’est impressionnant ! De violentes rafales nous réveillent à 4h du matin et on ne fermera plus l’œil de la nuit. Le lagon et le ciel ont troqué leur merveilleuse couleur bleue pour le gris et le noir. Nous passons des journées à l’intérieur à écrire et à lire. Grâce à notre système de récupération d’eau de pluie, nous sommes autonomes en eau depuis plus d’un mois. Nous utilisons en moyenne 5 litres par jour pour la cuisine et la douche. Lorsque nous avons suffisamment de réserves, je fais la lessive à l’eau de mer que je rince avec un minimum d’eau douce.



Cap vers le sud de l’île, Vagabond glisse sur la surface plate du lagon et nous admirons la beauté des paysages qui défile sous nos yeux. Huahine est encore plus belle vue de la mer !

Nous arrivons dans la splendide baie d’Avea où nous prenons un corps mort proche de l’hôtel du Mahana. Nous jouissons du luxe de capter un faible wifi à bord. Les bungalows sont vides, depuis l’annonce du confinement en France, il ne reste plus que quelques rares touristes américains. Il n’y a pratiquement plus de catamarans de charters, crise oblige.



Le ciel se reflète sur l’eau du lagon étincelant, on dirait un mirage.



Sous l’eau, c’est tout un monde de féérie qui s’offre à nous. Les jardins de coraux, les bénitiers aux lèvres colorées, les poissons multicolores, les poissons papillons toujours aussi curieux, les poissons clowns qui se cachent dans la chevelure des anémones qui ondule harmonieusement, les perroquets aux couleurs éclatantes, etc. Par prudence, on ne pêche pas car on se méfie de la ciguatera, une intoxication alimentaire due à l’ingestion de poissons de récif infectés par une algue toxique et responsable de troubles nerveux qui peuvent être très graves. Plus le poisson est gros, plus il est porteur de toxines. Ici les pêcheurs harponnent surtout les petits rougets. Après avoir pêché pleins d’incroyables poissons au Panama, je ne suis pas vraiment motivée à prendre des petits poissons pleins d’arrêtes. Notre régime est donc principalement végétarien et à base de boîtes de conserves. Les kilos superflus envolés !



Le plus incroyable, le plus extraordinaire spectacle, ce sont les étonnantes et majestueuses raies manta ! Avec notre annexe, nous longeons la limite du tombant entre le bleu et le turquoise et presque chaque jour, à la même heure, la divine créature est au rendez-vous. Elle se laisse suivre tranquillement et semble être curieuse. Elle fait des saltos arrière et passe carrément sous notre annexe. Tel un extraterrestre d’une envergure de presque quatre mètre, elle est impressionnante !!!



Autre spectacle absolument fascinant, ce sont les rassemblements de raies léopards. Elles ressemblent à des aigles sous-marins. Une trentaine de spécimens volent gracieusement sous la surface de l’eau et se laissent approcher. Il faut plonger assez profond pour mieux les observer, un bon exercice d’apnée.



Nous rencontrons un couple de jeunes voyageurs suisses qui ont installé leur tente au camping. Léonie et Roméo travaillent dans l’événementiel, la crise les a motivés à partir voyager sac à dos petit budget en Polynésie et à remettre en question leur mode de vie et leur avenir. Ensembles, on partage de beaux instants et on refait le monde et ce que j’aime chez Léonie et Roméo, c’est leur capacité à s’émerveiller de tout ce qui les entourent.



Chaque vendredi soir et les dimanche après-midi, c’est la fête sur les bords de plages. La musique crée toute une cacophonie qui résonne de toute part dans la grande baie d’Avea. Le plus beau, ce sont les chants au ukulélé du restaurant « chez Tara », juste en face de nous. Les jours deviennent de plus en plus chauds et les habitants passent leur journée dans l’eau qui elle aussi a gagné quelques degrés. « Monsieur, pourquoi tu ne vas pas dans la mer ? », un petit garçon haut comme trois pommes interpelle Tom, trop chou ! Il a raison, nous aussi nous passerons de plus en plus de temps dans l’eau cristalline du lagon.



Les jours passent et le retour en Suisse approche gentiment. Il faut remplir la caisse de bord. A contre cœur nous préparons Vagabond pour reprendre la mer en direction de Moorea où nous ferons une petite escale d’une semaine avant de retrouver le chantier de Taravao à Tahiti. Mais qu'est-ce que c'est dur de quitter Huahine !


Départ tôt le matin. Le lagon est agité et la passe pour sortir est très longue à franchir. Vagabond mène une rude bataille contre une houle courte d’un mètre et demie plein sur le pif. Il joue au cheval à bascule sur des montagnes russes ! Le moteur est mis à rude épreuve, à contre-courant, nous avançons à une vitesse d’à peine un nœud alors que moi, j’ai un grand nœud dans l’estomac ! Les vagues se brisent sur le récif de chaque côté de la passe. Tom est concentré à la barre jusqu’à ce que ouf, on est enfin sorti de ce calvaire ! Nous bénéficions d’un vent du nord-ouest modéré. Au grand largue, Vagabond avance sous génois seul à une vitesse de 6 nœuds de moyenne. De multiples grains viennent nous rincer. Le ciel est dramatique et le soleil fera une très brève apparition pour nous offrir un superbe coucher de soleil. Au milieu de la nuit, notre autopilote ne fonctionne plus[1] et on ne peut pas compter sur le régulateur d’allure Ariès[2]. Tom prend la barre pendant six heures de temps sous un grand cortège de grains. Le pauvre, il est trempé ! Pour Noël, je vais lui offrir un ciré jaune bien étanche ! Toute la longue nuit, je suis allongée souffrante du mal de mer et complètement pétée par les médicaments ! Nous arrivons à Moorea et ancrons devant le village de Maharepa. Un ballet de dauphins nous accueille au mouillage. Nous assistons au championnat du monde de saut acrobatique, catégorie dauphin ! Le gagnant réussi un triple tourbillon dans les airs ! Waouh ! C’est ce qu’il fallait pour sortir de ma léthargie et me redonner le sourire !


Nous profitons de passer du temps dans l’eau, de savourer chaque instant, de nous ressourcer un maximum avant notre retour en Suisse. Notre avion décollera le 20 décembre pour arriver le 22 à Paris, nous passerons les fêtes en famille en Bourgogne avant de revenir en Suisse. En attendant, nous sommes toujours tous les deux à la recherche d’un job et d’un logement de janvier à avril…


A bientôt les amis !


[1]Le câble électrique installé à l’intérieur du bateau sur une distance de 4 mètres est corrodé, ce qui crée une perte de voltage. Au mouillage à Moorea, Tom a réussi à résoudre le problème. [2]Le régulateur d’allure Ariès est un système mécanique qui dirige le bateau. Il a mal supporter les sept mois de stockage et il a besoin d’une révision pour fonctionner à nouveau.

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