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TAHITI, le retour à la vie moderne et citadine


Nous appelons le canal 12 à la radio VHF : « Tahiti port contrôle, nous demandons l'autorisation d’entrer dans la passe de Papeete », un vigie surveille le trafic aux abords de la piste d’aéroport de Faaa. Un avion vient d’atterrir, la voie est libre, nous pouvons circuler dans le chenal balisé. Les bateaux à moteur et les jet-skis nous dépassent. Vagabond est pris en photo par des touristes. Dans le lagon, les bars flottants sur une eau turquoise font marcher la musique à fond, les cocktails se sirotent les pieds dans l’eau. Bienvenue dans la civilisation ! Tahiti est la plus grande et la plus peuplée de toutes les îles de la Polynésie française. Siège de la capitale Papeete, centre de l’économie et de l’administration, elle est l’île principale, la seule en fait qui soit urbanisée.

Les bars flottants dans le lagon avec l'île de Moorea en arrière plan

Il y a du monde au mouillage de Taina ! Peut-être 200 bateaux... Difficile de trouver une place au milieu de la foule, nous tournons en rond les yeux fixés sur le sondeur. Les places à moins de quinze mètres de profondeur sont déjà prises ou trop proche des coraux. Quinze mètres, c’est trop profond car nous avons un guindeau manuel et que 60 mètres de chaîne. Finalement, nous ancrons à dix mètres de profondeur juste devant les bungalows sur pilotis de l’hôtel de luxe intercontinental. L’eau turquoise est d’une clarté et d’une visibilité surprenante ! Quelques tortues se baladent près de notre bateau. J’admire le spectacle des pirogues qui s’entraînent autour de nous et la vue splendide sur l’île de Moorea. « Ça pourrait être pire » comme dit toujours Tom.

Le mouillage de Taina avec la vue sur Moorea
Les bungalows sur pilotis de l'hôtel Intercontinental

Tahiti est synonyme de retrouvailles avec les bateaux copains. Nous passons des soirées mémorables avec nos amis Mary Beth et Bill du catamaran Pélican. Nous nous sommes rencontrés juste avant la traversée du Pacifique, ils ont remonté notre moral après avoir dû faire demi-tour suite à un problème de moteur... Puis, tout au long de notre périple de 47 jours du Panama jusqu’aux Marquises, nous avons échangés des e-mails avec Pélican et Mare (le petit voilier Norvégien) ... Pélican a également vécu une très longue traversée de 46 jours jusqu’aux Marquises. Ils ont eu très peu de vent et également quelques problèmes techniques. En voyage, les rencontres sont nombreuses. Certaines restent éphémères, certaines restent superficielles, certaines nous déçoivent tandis que d’autres nous surprennent... Au final, beaucoup ne resterons que des copains de passage et très peu deviendront des vrais amis. Mary Beth et Bill font partie de la poignée de vraies amitiés que nous avons créé depuis notre départ. Ils ont mis le cap vers Hawaii et nous espérons que nos routes se croiseront à nouveau. Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous...

Bill et Mary Beth sur le catamaran Pelican

Tahiti est avant tout une escale technique pour s’approvisionner. Une des premières choses à faire, c’est un tour chez Carrefour ! Le gigantesque supermarché est à dix minutes à pieds du mouillage et il y a même la possibilité de ramener son caddie jusqu’au ponton des annexes ! Pratique. Quelle étrange sensation de retrouver des étalages blindés de produits dont j’avais presque oublié l’existence. Je suis carrément hyperstimulée ! Enfin du camembert pas cher ! Et de la viande ! Nous profitons de manger de délicieux rumpsteak ! De quoi nous remplumer un peu après n’avoir mangé que des boites de conserves, du riz et des pâtes. Je suis devenue spécialiste en variation de salades russes et je me réjouis tellement de retrouver des légumes frais. L’enthousiasme de notre porte-monnaie est un peu moins grand...

Un bus nous emmène dans la ville de Papeete. Les embouteillages, la pollution, le vacarme nous agresse, nous avons perdu certains filtres à force de vivre sur l’eau et dans la nature. Les boutiques de perles et de luxe bordent l’avenue principale, « oh la belle robe dans la vitrine », j’entre et je ressors aussitôt, c’est absolument hors de prix ! Dans les rues, on voit beaucoup de « popaa », les blancs, les expatriés français, ils occupent la plupart des postes fonctionnaires et administratifs. Papeete, je dirais que ça ressemble à une mégapole française mais avec une touche polynésienne et tropicale. Les polynésiens sont habillés en couleurs et les vahinés portent des couronnes de fleurs. Le samedi chez Carrefour, les chanteurs avec leurs ukulélés et chemises à fleurs mettent l’ambiance. Mais Papeete, c’est aussi les pauvres allongés sur le trottoir, ça me choque de voir ça ici ! Bref, je n’aime pas cette ville, mais je n’aime pas les villes en général. Il y a certainement de nombreuses choses à visiter, on n’a vu que le marché et ça, par contre, j’ai aimé. C’est une mosaïque de couleurs et de senteurs, l’artisanat, les parfums Monoï, les perles pour tous les budgets, mais aussi les fruits et les légumes et le marché de poissons tôt le matin.

Boutiques de perles

Le voilier Baraca nous a rejoint au mouillage. Avec Romain, nous louons une voiture pour une journée et partons à la découverte du tour de l’île, longeant une côte spectaculaire, l’unique route fait le tour de Tahiti Nui (la grande île) en 115km. Une fois sorti de la ville et de ses embouteillages, c’est déjà nettement plus agréable. Nous marquons un arrêt sur un site archéologique pour admirer des cailloux, et puis il y a les cascades et quelques jolis panoramas... Il paraît que le centre de l’île de Tahiti Nui est un véritable enchantement avec ses montagnes à plus de 2000 mètres d’altitude toujours coiffées de leurs nuages. Il y a de nombreuses possibilités de randonnées, mais il faut un véhicule, nous y reviendrons l’année prochaine et prendrons un peu plus de temps. Tahiti iti (la petite presqu’île) est plus sauvage et campagnarde, les images me rappellent vaguement les paysages jurassiens... Bref, après une semaine, j’en ai marre du bitume, de la circulation, du bruit et des avions qui passent sans cesse au-dessus de ma tête, le mouillage de Taina est situé juste à côté de l’aéroport de Faa’a. Je préfère les îles plus petites avec la nature à portée de jambes. Mais avant de partir, nous voulons encore nous assurer que nous sommes en règle avec les formalités car nous prendrons l’avion bientôt pour rentrer en Suisse. Nous avons un simple papier reçu à la gendarmerie de Hiva Oa et aucun tampon d’entrée dans notre passeport. La douane, à pieds, ça fait une bonne marche en passant par la zone industrielle. Une dame super méga sexy, armée d’un impressionnant décolleté plongeant sur une poitrine généreuse, nous reçoit avec un grand sourire. Je pense qu’on s’attend à tout sauf à ça en allant à la douane ! Tout est en ordre, nous n’avions pas besoin de cette visite mais nous profitons pour avoir les documents qui nous permettra d’avoir le fuel détaxé. On n’est au moins pas venu pour rien ! J’envoie un texto au copain navigateur solitaire : « il faut absolument que tu visites la douanière ! ». Bon, direction le bureau de l’immigration à la gendarmerie principale et là aussi, la paperasse est en ordre, comme la Suisse fait partie de l’espace Schengen, le bateau peut rester trois ans en Polynésie...

La cathédrale
Plateau de Taravao


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