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LA COSTA BRAVA


L’escale imprévue à Roses sur la Costa Brava nous offre un repos bien mérité après la traversée difficile et mouvementée du Golfe du Lion.

Mon épaule me fait trop souffrir, j’ai dû faire une visite à l’hôpital ; résultat : j’ai une élongation du tendon et peut-être même une légère déchirure du ligament ! Mon bras est immobilisé pour au moins 7 jours. Impossible de reprendre la navigation dans ces conditions. Monter sur le bateau devient un exercice périlleux avec un seul bras ! C’est vrai que c’est parfois un peu sport de grimper sur notre bateau équipé d’une marche à l’étrave, on pourrait facilement glisser et tomber… Mais ce n’est même pas de notre bateau que j’ai chuté il y a une semaine ! Bref, rien de grave mais depuis cet incident, je redouble de prudence. Etant de nature extrêmement maladroite, Tom a installé des balles de tennis sur tous les obstacles où je pourrais me blesser sur le bateau, c’est mieux ainsi !

La ville de Roses ne nous séduit pas, on n’y trouve aucun charme. Envahie par le tourisme de masse et les expatriés français, on ne se sent pas en Espagne mais plutôt en Côte d’Azur. On est surpris par le nombre d’agences immobilières, l’offre est importante et beaucoup choisissent leur résidence secondaire ici.

Multiples restaurants et boutiques pour ravir les touristes, tout est fait pour consommer et dépenser. La longue plage est encombrée de parasols, de chaises longues et envahie par les gros hôtels. La plage bondée ne nous inspire pas vraiment l’envie de nous installer et de nous baigner.

La ville est un bon point de départ pour visiter les alentours. On a apprécié Cadaques, qui malgré l’affluence touristique a su garder tout son charme. Figeras ou Gérone sont parait-il sympathique aussi. Mais nous n’avons pas eu l’occasion d’y aller.

L’escale à Roses se prolonge. Nous restons une dizaine de jours, le temps de soigner mon épaule, de faire quelques améliorations sur Vagabond et surtout attendre que la météo soit favorable et que la dépression passe. Un air un peu plus frais a fait suite à la canicule, on a ressorti notre duvet et nos imperméables.

Notre plan est de longer la côte jusqu’à Barcelone en faisant quelques escales. Nous poursuivons en direction de Palamos. On ne regrette pas car le littoral est très beau ! Costa Brava signifie « côte sauvage », en référence à son littoral rocheux et morcelé.

Après une demi-journée de navigation au moteur, vent sur le nez, nous arrivons à Palamos. Station balnéaire touristique mais qui reste très agréable à visiter. La vieille ville est très jolie avec des ruelles étroites et des maisons aux couleurs chaudes. On profite des belles balades le long des chemins de ronde qui servaient aux soldats à l’époque à protéger la côte. Les falaises sont parfois vertigineuses, les eaux cristallines invitent à la baignade. Mais j’ai encore deux choses en plus du mal de mer à soigner : c’est le vertige et la peur de l’eau ! En effet, je me retrouve parfois à marcher à 4 pattes boule au ventre et je tremble dans l’eau dès que j’imagine les monstres qu’il pourrait y avoir… Eh oui cela fait un peu trop longtemps que je n’ai plus côtoyer la mer !

La vie est belle à Palamos ! Mais elle est chère aussi ! La place au port nous coûte 50 euros, on y reste donc que deux nuits. On ne payait que 10 euros à Martigues… Mais sur la Costa Brava, la haute saison a commencé et les prix ont presque doublé, allant jusqu’à 70 euros dans certains ports que nous sélectionnons en fonction de notre petit budget. Nous sommes les uniques voyageurs dans les marina qui sont davantage côtoyées par les charters, les riches et les retraités…

On se lève tôt et on longe la côte qui est magnifique jusqu’à Blanes. Un vrai régal pour les yeux ! Le vent s’est levé, toujours en face de nous, on doit faire du moteur, tirer des bords le long de la côte serait trop épuisant et ne nous ferait pas avancer. Je n’ai plus le mal de mer mais on est loin des conditions que l’on a eues dans le Golfe du Lion au début du voyage ! Souvent, on dit que le vent vient saluer le débutant et oui j’ai été baptisée dès le départ !

Courte escale d’une nuit à Blanes, une autre station balnéaire importante. Nous voilà, deux bateaux pavillons suisses côte à côte ! Quelques mots échangés et chacun poursuit sa route… Peut-être reverrons-nous nos compatriotes partis eux aussi pour un long voyage. Les premiers que l’on rencontre !

On navigue, toujours au moteur sur une mer d’huile, direction Badalona, situé à côté de Barcelone. Les paysages ne sont plus que des bâtiments le long des plages bondées de monde. La Costa Brava est déjà loin derrière nous.

Le port de Badalona nous coûte que 20 euros la nuit. A Badalona, on avait l’espoir de trouver enfin du pétrole pour notre cuisinière. Mais c’est peine perdue car en Espagne on ne trouve pas de pétrole compatible. C’est la galère ! Du coup on a un petit réchaud à gaz acheté pour trois fois rien chez Décathlon qui nous dépanne en attendant de dénicher notre bonheur. On médite sur le fait de changer pour une cuisinière à gaz… Ouais, je crois que Tom va finir par la jeter par-dessus bord à force d’y passer des heures à faire des tests avec des produits incompatibles qui l’encrasse, ça pue, ça crée des flammes jusqu’au plafond, la casserole est noire de charbon… Bref j’ai compris qu’il vaut mieux que je fasse un tour quand il s’occupe de la cuisinière…

Badalona-Barcelone, un court trajet d’1h30, mais qu’est-ce que c’était mouvementé par la houle ! Ouf je m’en sort pas trop mal avec mon estomac qui s’accroche ! On est content d’arriver à l’abri au Port Olympique, il a été construit comme son nom l’indique pour les Jeux Olympiques de Barcelone en 1992. La marina est dotée de bonnes infrastructures. Quelques bateaux intéressants et peut-être quelques voyageurs mais le port est trop grand pour que l’on rencontre d’autres navigateurs.

Le port est une attraction touristique. La première chose que l’on vient admirer c’est le Peix (poisson), sculpture en cuivre de Frank Gehry mesurant 35 mètres sur 54 mètres ! C’est un des monuments emblématiques de Barcelone, car il rappelle les JO qui ont tant transformé la ville.

La nuit, les deux gratte-ciels mesurant chacun 153m s’illuminent et je dois dire que c’est quand même particulier d’avoir son bateau juste devant cette vue ! Pour Tom, c’est la première fois qu’il est au centre d’une grande ville avec son bateau ! Ouais, c’est quand même quelque chose !

La journée, il y a foule d’activités à faire tel que segway, jet-ski, parachute ascensionnel, charter… Les agences sont les unes à côté des autres et on se demande si l’offre n’est pas plus grande que la demande ! 65 euros les 20 minutes de Jetsky ou comment jeter son argent sur l’eau !

La nuit, l’atmosphère change et on est choqué par le nombre de restaurants arabes les uns à côté des autres. Ambiance chicha bar canapé lounge ! Des chichas, des chichas partout !!!

Les fêtards noctambules sont de sortie ! C’est la folie ! Et s’il y a une chose que les espagnols savent faire, c’est bien la fête ! Allez c’est vendredi soir ! On entend la musique depuis notre bateau qui nous entraîne dans l’ambiance, allons jeter un coup d’œil à l’atmosphère qui règne dans le port… Puisque c’est ici que se concentre les bars, clubs et boîtes de nuit… Les filles sont très superficielles, sur-maquillée et super sexy, c’est court et mini et moi avec mon look hippie baba cool et bien je ne serai pas forcément fashion mais tant pis ! On longe les bars à chicha, vraiment je dois dire que cela nous surprend de voir ça ici ! Heureusement, il y a un bar à notre goût où les gens sont comme nous. Plutôt rock et blues, un concert live qui nous invite à chanter et danser comme jamais jusqu’à 2h du matin ! Waouw ! Viva Espagna !

Comme on aime bien faire des études sociales, observer les gens et découvrir, on se laisse tenter par un de ces bars chic face à la mer, on regarde la carte des boissons avec des grands yeux, oups notre budget va en prendre un coup ! On attend qu’on vienne nous servir mais comme partout ici, il y a des rabatteurs qui viennent vous chercher pour vous emmener dans leur restaurant mais une fois installé, on peut toujours attendre pour être servi et on ne se sent pas les bienvenus… Alors on s’en va après avoir attendu au moins 10 minutes dans un cadre où on est de toute manière pas du tout à l’aise…

Bref, le port olympique, on aime ou on n’aime pas, et nous, ce n’est pas vraiment ce qu’on attendait mais il ne nous aura pas laissé indifférent. On préfère largement l’ambiance des autres quartiers et la vieille ville aux ruelles étroites et aux bâtiments dont l’architecture est absolument époustouflante !

Ce qu’il nous manque le plus, ce sont les rencontres et les relations humaines. Après un mois en Catalogne, on peut avouer qu’on trouve les catalans plutôt discret, fermés et carrément froids ! En tant qu’étranger, on ne s’est pas toujours senti les bienvenus… Dans les ports visités, nos voisins ne nous saluent même pas, pareil avec les navigateurs rencontrés en mer et on se demande où est passé la politesse des marins qui normalement se saluent ? Depuis notre départ de Martigues, nous n’avons fait aucune rencontre ! C ’est bien la première fois que dans un pays, malgré mon côté très sociable, je n’arrive pas à créer de contact avec les locaux…

Bref, après avoir visité Barcelone pendant une bonne semaine, on a les jambes en compote et on est en train de préparer la suite du voyage. On s’en va jeudi, si les vents sont avec nous (et vous pouvez nous souhaiter « bon vent » car jusqu’à présent, ils ne nous ont pas aidé), direction le sud. En s’éloignant de la côte, on espère que les vents nous porterons vers Alicante…

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